Nouvelle confirmation que le réseau social Mastodon est un nid de pédocriminels (https://www.lesnumeriques.com/societe-numerique/mastodon-a-consommer-avec-moderation-n211985.html). Le nouveau réseau social “Threads” développé par Meta (ex Facebook) – qui est en pleine expansion – pourrait aussi le devenir car il s’appuie sur le même modèle rendant complexe la modération des contenus
Le contrôle qu’entend exercer Elon Musk sur les contenus publiés sur Twitter a inquiété de nombreux utilisateurs. Une partie d’entre eux se sont alors tournés vers Mastodon, un réseau social qui s’appuie sur un modèle décentralisé. Mais cette architecture particulière rend la modération très complexe à mettre en œuvre efficacement, ce qui permet à des contenus très problématiques de proliférer.
Ceci est d’autant plus préoccupant que Threads, le dernier-né de Meta, adopte lui aussi ce modèle décentralisé et qu’il semble promis à un bel avenir, lui qui compte déjà plus de 150 millions d’utilisateurs. Et ce alors même qu’il n’est officiellement accessible que dans quelques pays seulement.
Ainsi, l’Université de Stanford a étudié (https://cyber.fsi.stanford.edu/io/news/addressing-child-exploitation-federated-social-media) de près le contenu de Mastodon sur une période de deux jours. Pour cela, rien de très compliqué, les chercheurs ont simplement lancé des requêtes en utilisant des hashtags fréquemment utilisés par les personnes malveillantes en quête de contenus pédophiles. Il s’agit de hashtags imagés permettant de passer plus facilement entre les mailles du filet.
En deux jours seulement, plus de 2000 occurrences ont été repérées. David Thiel, qui a mené cette étude, est encore sous le choc. Il déclare ainsi que son équipe “a obtenu plus de photos à caractère pédophile en deux jours sur Mastodon que dans toute l’histoire des recherches effectuées sur tous les autres réseaux réunis “.
Le modèle décentralisé s’appuie sur le fait que chaque instance a son ou ses propres modérateurs. Il n’y a donc pas de modération globale. Ceci vise évidemment au départ à éviter la censure et à garantir une certaine liberté d’expression. Mais dans les faits, cela peut être la porte ouverte à de nombreuses dérives. David Thiel semble désarmé face à ce casse-tête, et redoute l’arrivée prévue sur Threads d’une fonction qui prévoit une interopérabilité avec Mastodon.
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https://www.lesnumeriques.com/societe-numerique/mastodon-a-consommer-avec-moderation-n211985.html