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Les dix étapes d’un génocide
Le génocide est un phénomène humain dont le processus peut être analysé et compris. Il peut par
conséquent être prévenu. Selon l’expert universitaire et activiste Gregory H. Stanton, le processus du
génocide se développe en dix étapes, ici résumées. Ces étapes ne suivent pas toujours une progression
linéaire, elles peuvent coexister. À chaque étape, des mesures de prévention peuvent être mises en
action.
1. Classification
Division des personnes entre « nous » et « eux » par des groupes en position d’autorité, selon l’origine
ethnique, la race, la religion ou la nationalité.
Prévention : Développer des institutions universalistes qui encouragent la cohésion sociale.
2. Symbolisation
Identification des gens en tant que Juifs, Roms, Tutsis, etc. Les distinguer par des couleurs ou des
vêtements symboliques.
Prévention : Rendre illégaux les symboles et les discours de haine, ainsi que les vêtements identifiant
des groupes victimes.
3. Discrimination
Un groupe dominant utilise la loi, les coutumes et le pouvoir politique afin de nier les droits d’autres
groupes.
Prévention : Respecter tous les droits civils, politiques et la jouissance au droit à la citoyenneté pour
tous les groupes au sein de la société. Toute discrimination fondée sur la nationalité, l’ethnicité, la race
ou la religion doit être illégale.
4. Déshumanisation
Affirmation par propagande de la valeur moindre du groupe victime par rapport au groupe majoritaire.
Les assimiler à des animaux, des insectes ou des maladies.
Prévention : Condamner, punir rapidement et rendre culturellement inacceptables les discours et les
crimes haineux. Sanctionner l’incitation au génocide.
5. Organisation
Conception de plans de meurtres génocidaires, en général par l’État, son armée ou des milices.
Prévention : Interdire l’adhésion à ces milices, sanctionner leurs dirigeants. Imposer des embargos sur
les armes vers ces pays et créer des commissions d’enquête.
Matériel reproductible © Musée de l’Holocauste Montréal, 2018
6. Polarisation
Amplification des différences entre les groupes par la propagande. Interdiction d’interactions entre les
groupes. Meurtre des membres modérés du groupe oppresseur.
Prévention : Protéger ces membres modérés et les groupes de défense des droits humains. Saisir les
avoirs des oppresseurs et les empêcher de voyager à l’étranger.
7. Préparation
Identification et séparation des groupes victimes. Obligation de porter des symboles. Déportation,
isolement et famine planifiée. Préparation de listes de mise à mort.
Prévention : Aide humanitaire, intervention internationale armée ou aide majeure au groupe victime
pour qu’il se défende.
8. Persécution
Les victimes sont identifiées et isolées en raison de leur ethnicité ou de leur identité religieuse. Au sein
de l’État génocidaire, les membres des groupes discriminés vont parfois être obligés de porter des
symboles les identifiant et biens et propriétés sont souvent expropriées.
Prévention : les organisations régionales ou la communauté internationale doivent se mobiliser afin
d’assister ou intervenir auprès des victimes.
9. Extermination
Début des massacres, perçus par les tueurs comme des actes « d’extermination » car ils croient que
leurs victimes ne sont pas pleinement humaines.
Prévention : Seule une intervention armée massive peut arrêter le génocide. La communauté
internationale doit soutenir cette opération en fournissant transport aérien, équipement et
financement.
10. Déni
Négation par les auteurs d’un génocide d’avoir commis des crimes. Blâme souvent rejeté sur les
victimes. Dissimulation de preuves et intimidation de témoins.
Prévention : Poursuite des auteurs du génocide par un tribunal international ou des tribunaux
nationaux. Éducation du public.

Prévenir les génocides
Pour prévenir les génocides, il faut d’abord comprendre leur déroulement. Intervenir dès l’apparition de
signes avant-coureurs sauve des vies. On peut, entre autres, faciliter la coopération entre les parties,

initier des projets communs ou faire pression pour une répartition égale du pouvoir. L’ONU ainsi que
certains gouvernements et organisations utilisent un système « d’alertes précoces » lancées par des
observateurs sur le terrain pour intervenir rapidement avec des moyens humanitaires, militaires et légaux.
Pouvons-nous contribuer? Oui. Pétitions, lettres, manifestations et autres moyens de sensibilisation ont
une influence réelle sur les gouvernements et les médias. Prévenir les génocides reste un défi constant.
Un grand obstacle : le manque de volonté politique de certains États à intervenir dans d’autres pays. Des
efforts tentent de renverser cette tendance, mais la tâche n’est pas complétée

 

Source : je suis lumiere

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