Ce n’est pas un pavé, mais une véritable bombe lancée dans les bénitiers suisses que révèle le « SonntagsBlick » du jour: six évêques suisses font l’objet de graves accusations, notamment d’avoir activement couvert des cas d’abus sexuels. Et l’un d’entre eux est lui-même accusé d’avoir abusé sexuellement d’un mineur.
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En réaction aux révélations du jour dans le journal suisse-allemand, la Conférence des évêques suisses a confirmé ce matin qu’une enquête interne était en cours.
C’est le prêtre Nicolas Betticher, ancien vicaire général du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (jusqu’à fin 2011), qui a révélé fin mai dernier ces méfaits à l’ambassadeur du Pape en Suisse, le nonce apostolique Martin Krebs. Cela dans un courrier dont le journal zurichois a pu prendre connaissance. Depuis, le Vatican a ordonné une enquête préliminaire interne dont est chargé Joseph Bonnemain, l’évêque de Coire. De 1989 à 2021, celui-ci avait déjà dirigé ce type d’enquêtes et procédures pénales.
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Malgré ses liens avec les autres évêques, il dit vouloir «essayer de découvrir la vérité de manière complète et précise», avec pour objectif de déterminer si les responsables ont réagi convenablement ou s’ils ont manqué à leur devoir d’information.
L’enquête de Joseph Bonnemain porte en effet sur la responsabilité de ses coreligionnaires Jean-Marie Lovey (évêque du diocèse de Sion), Charles Morerod (évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg) et son évêque auxiliaire Alain de Raemy, ainsi que sur l’archevêque Jean-Claude Périsset. «Je n’enquête pas sur quelqu’un. Il s’agit de vérifier des faits», a encore précisé Mgr Bonnemain.
Le Ministère public est également informé des cas mentionnés dans la lettre et aurait reçu quatre plaintes pour harcèlement sexuel par des ecclésiastiques, note le SonntagsBlick. Les enquêtes sur des délits sexuels présumés relèvent en effet avant tout de la compétence de la police et des ministères publics. Mais on ignore encore si les faits dénoncés sont déjà prescrits.
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