C’est un phénomène de grande ampleur, mais qui est peu traité par la justice, faute de plaintes et de preuves. Selon une étude de l’OMS publiée en mars 2024, un jeune sur six est victime de cyberharcèlement. C’est pour lutter contre le harcèlement en ligne et faciliter le dépôt de plainte que l’application SafeBear, conçue par une start-up parisienne, va être testée avant la fin de l’année dans treize lycées d’Occitanie, à raison d’un par département, dont la Haute-Garonne. Après deux ans de travail, la société a développé un outil capable d’analyser les messages, d’alerter des tiers et collecter les données en cas de suite judiciaire.
« Le cyberharcèlement, c’est une bombe à retardement sur ces jeunes et cela a des conséquences sur leur vie d’adulte donc, notre position, c’était de développer un outil pour se protéger et obtenir justice », explique Lyess Meddahi, directeur de la stratégie de SafeBear. « Grâce à une intelligence artificielle et une contextualisation sémantique, l’application détecte les messages haineux reçus sur les réseaux sociaux, puis elle les signale à l’utilisateur. Enfin, elle collecte les preuves de cyberharcèlement en les enregistrant sur une blockchain. »
Stockées sur ce coffre-fort numérique inviolable, les données peuvent ensuite être utilisées pour un dossier de plainte. La région Occitanie va acheter 1 000 licences pour un montant d’environ 40 000 euros afin d’expérimenter durant un an cette application unique en Europe auprès de lycéens volontaires. Si elle se révèle efficace pour prémunir les jeunes de la haine en ligne, SafeBear pourrait également intéresser les personnalités exposées en ligne sur les réseaux sociaux. Depuis le mois de juin, elle fonctionne sur X, Instagram et Snapchat, tandis que des extensions sur TikTok, WhatsApp et Telegram sont prévues.
Source (https://www.leparisien.fr/haute-garonne-31/treize-lycees-doccitanie-vont-tester-un-nouvel-outil-contre-le-cyberharcelement-26-09-2024-YO4WZEPIZFGT5ECKF3HUX7UMOM.php)