Michel Barnier propose un plan pour combler un déficit de 6%, comprenant :
-une taxe exceptionnelle de 8,5% sur les grands groupes, visant à récolter 8 milliards d’euros,
-une nouvelle taxe sur les rachats d’actions,
-un durcissement de l’écotaxe automobile,
-et un renforcement de la fiscalité sur les locations de meublés de type Airbnb.
Toutefois, l’impôt sur le revenu des particuliers ne sera pas modifié.

Ces entreprises aux profits records pourraient être concernées par les hausses d’impôts du gouvernement pour réduire le déficit: Total Energies, LVMH, Crédit Mutuel…

Les grandes entreprises craignent d’être mises à contribution par le biais d’une augmentation du taux de l’impôt sur les sociétés, qu’Emmanuel Macron s’était employé à diminuer.

Le gouvernement prépare les esprits à des hausses d’impôts dans un contexte financier qui ne cesse de s’assombrir.

Pour faire face à la situation des finances publiques et au déficit abyssal, le gouvernement Barnier travaillerait à des pistes d’augmentations d’impôts, ciblées sur certains publics, avant son discours de politique générale ce mardi à l’Assemblée nationale.

Michel Barnier l’a redit ce week-end : les finances de l’Etat sont dans une situation très difficile. Le Premier ministre le répète : c’est encore plus grave que ce qu’il pensait. D’ailleurs, le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, confirme le dérapage du déficit public, avec cette année, une dette au-dessus de 6% du produit intérieur brut, ce qui oblige la France à s’endetter davantage alors que l’argent coûte plus cher…

Preuve de la situation inquiétante : pour la première fois depuis 18 ans, le taux d’emprunt à dix ans de l’Etat français a dépassé celui de l’Espagne.

Il y a également une dette publique à 3 228 milliards d’euros.

Laurent Saint-Martin insiste : la priorité est de baisser les dépenses publiques. Les hausses d’impôts ne seront que ciblées et temporaires pour ceux qui peuvent participer à l’effort, insiste le Premier ministre.

La totalité des mesures envisagées pourrait rapporter environ 8,5 milliards d’euros à l’Etat.

🔴Il envisage de mettre en place une « contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises », soit une surtaxe exceptionnelle, de 8,5 points.

Cette contribution ne concernerait que les grands groupes, dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 1 milliard d’euros, et qui sont redevables de l’impôt sur les sociétés, et devrait concerner environ 300 groupes.

Le projet, un temps envisagé, d’alourdir l’impôt sur le revenu, a été abandonné.

🔴Les grands groupes au plus d’1 milliard d’€ de bénéfice annuels seront désormais taxés sur les rachats d’actions.

La mesure vise à lutter contre une pratique courante dans le capitalisme financier et pointé par beaucoup comme une dérive : une entreprise rachète ses propres actions et annule ensuite l’achat. La manœuvre permet de réduire artificiellement son capital et d’augmenter par là même mécaniquement la part de chaque actionnaire. Concrètement, le gouvernement prévoit une taxe s’élevant à 8 % du montant nominal de la réduction de capital et devrait rapporter environ 200 millions d’€ par an.

🔴Alourdir l’écotaxe automobile
Il s’agirait de renforcer progressivement l’écotaxe automobile, qui avait été mise en place à la suite du Grenelle de l’Environnement en 2007, et qui vise à flécher les achats des consommateurs vers des voitures moins émettrices de CO2. Actuellement, seuls les véhicules émettant plus de 118 grammes de CO2 par km sont soumis à cette taxe : l’idée est d’abaisser le seuil chaque année, pour atteindre progressivement 99 g/km d’ici à 2027.

🔴Durcir la fiscalité sur les meublés « Airbnb »
Il s’agirait de corriger une partie de la fiscalité pour les loueurs de meublé non professionnels (LMNP).

La mesure qu’envisage le ministère des Comptes publics voudrait réintégrer l’amortissement du bien loué sur des plateformes de type Airbnb dans sa plus-value imposable en cas de cession du bien.