500 véhicules incendiés, des bâtiments administratifs détruits, 30 policiers blessés, 12 personnes interpellées, 3 morts et le retour du couvre-feu.
Depuis plusieurs semaines, un mouvement de contestation contre la vie chère secoue la Martinique, mais depuis 3 nuits, la mouvement s’est intensifié sur l’île: Manifestations, émeutes, barrages (enflammées), commerces incendiés ou vandalisés, piste d’aéroport envahie, couvre-feu, déploiement des CRS, ronds-points bloqués…
Des CRS ont été envoyés en renfort sur l’île, un lourd symbole colonial. Cette provocation supplémentaire a ravivé la révolte ces derniers jours.
Toute la nuit, (de jeudi à vendredi) les forces de l’ordre ont tenté de contenir les manifestants, qui ont monté des dizaines de barrages à toute la Martinique.
Des radars ont été incendiés et plusieurs commerces ont été pillés (l’Écomax de Saint-Pierre) ou incendiés (Auchan au Diamant, etc).
Une caserne de gendarmerie neuve a également été incendié
De nombreux affrontements ont eu lieu, sur de nombreux barrages, entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène.
De nombreux parcs automobiles ont également été dévalisés, incendiés ou dégradés: à Centre Autos, (une vingtaine de véhicules ont été brûlés), le loueur Jumbo Car (près de l’aéroport), le loueur Budget et le concessionnaire Citroën.
Le principal point de tension se trouvait, au niveau de la commune du Carbet (nord).
Les manifestants avaient installé ce barrage dans le cadre de l’opération “île morte” lancée par plusieurs organisations militantes et syndicales. Ils dénonçaient notamment “les violences exercées” par des CRS, lundi, sur des militants contre la vie chère, qui bloquaient un important axe routier du Lamentin.
Bilan la nuit de mercredi à jeudi: 30 policiers et gendarmes blessés, plus de 500 véhicules brûlés, 32 interpellations, 2 morts, 73 cambriolages ou tentatives de cambriolages de commerces sur l’ensemble de l’île, 2 bâtiments publics ont été brûlés, une vingtaine de locaux commerciaux ont été pillés et une quinzaine incendiés.
Deux motards qui circulaient à contresens sur une route sont décédés dans la nuit de jeudi à vendredi.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un homme de 20 ans a été tué par balle au quartier Four à Chaux au Lamentin. Il a été retrouvé blessé par les gendarmes qui intervenaient contre le pillage d’un centre commercial au Robert et est mort à l’hôpital. Une enquête a été ouverte. Un autre, âgé de 30 ans, a été « grièvement blessé par balle».
De nombreux barrages ont été démontés, dans la journée de vendredi, par les gendarmes, mais certains ont été remontés dès le départ des forces de l’ordre
La préfecture de la Martinique a annoncé l’interdiction jusqu’à lundi des manifestations et des rassemblements. Déjà fermées jeudi, les écoles sont restées closes vendredi.
Le CHU de la Martinique a annoncé jeudi le déclenchement d’un plan blanc, au cours duquel des « déprogrammations d’actes opératoires et de consultations sont organisées ».
Les pharmacies de l’île ont déclaré « ne plus être en mesure d’assurer le service d’urgence ».
Jeudi, une centaine de manifestants ont envahi l’aéroport de Fort-de-France pour empêcher l’arrivée de nouveaux CRS sur l’île. 8 personnes ont été arrêtées.
3 vols comptant plus de 1 000 passagers ont été déroutés vers la Guadeloupe. Certains passagers bloqués, ont du dormir sur des lits de camp dans un gymnase de Pointe-à-Pitre transformé en centre d’hébergement. L’aéroport de Fort-de-France a rouvert vendredi matin.
Cette nuit, des barrages enflammées ont été signalées, sur plusieurs ronds points et carrefours :
- rond point de caraïbe price aux trois-îlets
- rond point Seguineau au Lorrain
- la 4 croisée à Saint-Joseph
- rond point du quartier Voix de Ville à Fort-de-France