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Strip-teases de mineurs, addiction et normes de beauté: ce que révèlent les enquêtes sur TikTok, Savez-vous au bout de combien de vidéos exactement vous pouvez devenir accro? La plateforme, elle, le sait.

Depuis le 8 octobre, le réseau social TikTok est sur le banc des accusés: treize États et un district américains ont lancé des poursuites judiciaires à son encontre. Ils lui reprochent notamment de nuire aux enfants et de développer des addictions. Cela fait suite à une enquête menée depuis deux ans par quatorze procureurs régionaux.

La radio publique NPR a pu avoir accès à des documents confidentiels. (https://www.npr.org/2024/10/12/g-s1-28040/teens-tiktok-addiction-lawsuit-investigation-documents) Elle rapporte que la plateforme semble avoir été au courant de plusieurs dangers, mais avoir choisi de les ignorer sciemment. Parmi ce que révèlent les documents, TikTok aurait lancé une enquête interne à la suite de la publication d’un rapport de Forbes en 2022 sur le fait que des mineurs réalisent des strip-teases en live sur l’application (https://www.forbes.com/sites/alexandralevine/2022/04/27/how-tiktok-live-became-a-strip-club-filled-with-15-year-olds/).

Les responsables de la plateforme auraient ​​découvert lors de cette enquête interne qu’un nombre «élevé» de streamers mineurs recevaient de l’argent réel converti en monnaie numérique prenant souvent la forme d’une peluche ou d’une fleur, en échange d’un strip-tease.

Aussi, la plateforme semble très bien connaître les risques d’addiction induits par son algorithme, au point qu’elle a quantifié elle-même le nombre de visionnages nécessaires pour devenir accro: 260 vidéos. «Ainsi, en moins de trente-cinq minutes, un utilisateur moyen est susceptible de devenir accro à la plateforme», ont conclu des enquêteurs de l’État du Kentucky ayant eu accès à un rapport interne.

«Promouvoir une norme de beauté restreinte»

Selon eux, la plateforme aurait aussi modifié son algorithme pour qu’il amplifie la visibilité des utilisateurs considérés comme beaux. L’entreprise serait même allée jusqu’à réduire la visibilité des personnes qu’elle jugeait peu attirantes. Les autorités du Kentucky écrivent qu’elle «a pris des mesures actives pour promouvoir une norme de beauté restreinte, même si cela pouvait avoir un impact négatif sur ses jeunes utilisateurs».

Par ailleurs, TikTok a mis en place une limitation de temps d’écran pour lutter, en principe, contre l’utilisation excessive de l’application. Après avoir fait des tests, elle a constaté que cet outil n’avait que très peu d’impact mais n’a pas réexaminé le problème. Un document de l’enquête montrerait un chef de projet TikTok parlant du véritable objectif de la fonction de limitation de temps: «Améliorer la confiance du public dans la plateforme TikTok via la couverture médiatique.» Il aurait ajouté: «Notre objectif n’est pas de réduire le temps passé.»

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