Le 4e rapport sur la pauvreté en France montre notamment que la pauvreté “n’explose pas” mais “gagne du terrain”. En 2022, la France comptait 5,1 millions de personnes sous le seuil de pauvreté. Elles étaient 3,7 millions il y a 20 ans.
“Pour une personne seule, le seuil de pauvreté est de 1 000 euros par mois. Pour un couple sans enfant, cela représente 1 500 euros. Et pour une famille avec deux enfants de plus de 14 ans, 2 500 euros”, précise l’organisme indépendant.
5,1 millions de personnes vivent sous ce seuil en France, soit 8,1% de la population, contre 6,6% en 2002 (+1,5 point), selon des données de l’Insee.
“La pauvreté n’explose pas mais elle gagne du terrain”, écrit l’Observatoire des inégalités qui note que “les chiffres avaient atteint un point bas en 2002”. En France, “l’extrême misère persiste”.
“330 000 personnes n’ont pas de domicile et vivent à la rue, à l’hôtel social ou en centre d’hébergement” et ce “malgré le doublement de leurs capacités en quelques années”.
Les enfants et les jeunes de 18 à 29 ans “sont nettement plus touchés que les autres tranches d’âge, avec respectivement 11,4% et 10% de pauvres”. Les premiers “subissent la pauvreté de leurs parents”, les seconds rencontrent des difficultés d’insertion, “notamment les moins diplômés”.
Les personnes âgées sont “nettement moins concernées avec des taux de pauvreté qui restent inférieurs à 5%”.
Par ailleurs, les célibataires sont deux fois plus touchés que les couples : “12,8 % des personnes seules de moins de 65 ans – et même 19,2 % des familles monoparentales – sont pauvres, contre 5,6 % des couples.”
Sans surprise, “l’emploi fait la différence”. Près d’un quart (24,5%) des chômeurs et 22,1% des inactifs non retraités vivent sous le seuil de pauvreté (Insee). “En comparaison, seuls 2,9 % des salariés sont pauvres, ainsi que 12,5 % des indépendants.”
Toutefois, l’Observatoire des inégalités souligne que “travailler ne protège pas complètement” puisque “1,1 million de travailleurs ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, une proportion qui reste assez stable depuis 20 ans, autour de 4% des personnes en emploi”. 81% des pauvres ne sont pas allés au-delà du baccalauréat.
Les immigrés sont surreprésentés parmi les personnes pauvres. Le “taux de pauvreté atteint 18,8% et même 23,6% pour les Maghrébins : un taux trois fois supérieur à celui des personnes nées en France”, note le rapport. Les immigrés “cumulent souvent les difficultés des personnes peu qualifiées, des discriminations à l’embauche et l’interdiction faite aux étrangers non européens d’exercer un grand nombre d’emplois en France”.
Plus de 20% des personnes en situation de handicap sont pauvres contre 13% pour les valides. L’Observatoire des inégalités souligne aussi que le taux de pauvreté est plus élevé dans les Outre-mer et les quartiers prioritaires.
Le rapport relève que le modèle social français “a amorti les crises récentes”. Néanmoins, “pour toute une partie de la population, les revenus du travail régressent, malgré la baisse du chômage”.
La France “fait mieux que la moyenne européenne”, affirme l’Observatoire des inégalités en s’appuyant sur des données d’Eurostat pour 2021.
Cette année-là, la République tchèque avait “le taux le plus faible” de l’Union européenne (5,4% de la population sous le seuil de pauvreté). “Parmi les pays européens les plus peuplés, la France et l’Allemagne (avec son taux de pauvreté de 8,5 %)” ont fait “mieux que leurs voisins, l’Italie (13 %) et l’Espagne (13,7 %)”.
Via
https://www.francetvinfo.fr/societe/pauvrete-en-france-1-4-million-de-pauvres-en-plus-en-20-ans-selon-l-observatoire-des-inegalites_6933992.html
https://www.liberation.fr/economie/social/pauvrete-en-france-le-retour-de-la-fracture-sociale-20241203_LAZ3W4VCLNAMTNQ5QIVGKP7M24/?utm_medium=Social&at_medium=Social%20Media&at_campaign=Twitter%20SME&utm_source=Twitter&at_platform=Twitter#Echobox=1733251858