Le président Assad a pris la fuite face à l’offensive fulgurante des rebelles dans le pays. Il était au pouvoir depuis 2000.
A la suite des combats pour renverser Assad, 910 personnes ont été tuées et 138 civils», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
En Syrie, les rebelles ont annoncé ce dimanche 8 décembre à la télévision publique la chute du « tyran » Bachar al-Assad et la « libération » de la capitale Damas. Ils ont annoncé être entrés dans la capitale Damas après une offensive fulgurante en Syrie, faisant fuir le président Bachar al-Assad et mettant fin à 5 décennies de règne du parti Baas.
Le règne de Bachar al-Assad débute le 17 juillet 2000, lorsqu’il prête serment devant le Parlement. Candidat unique, il a été désigné président à l’issue d’un plébiscite (97,29 %) organisé un mois après le décès de son père, Hafez al-Assad, qui avait dirigé la Syrie sans partage pendant 30 ans.
À 34 ans, Bachar devient commandant en chef des forces armées et numéro un du parti Baas au pouvoir.
Printemps de Damas »
Le 26 septembre 2000, une centaine d’intellectuels et d’artistes appellent les autorités de Damas à « amnistier » les prisonniers politiques et à lever l’état d’urgence en vigueur depuis 1963. De septembre 2000 à février 2001, une ouverture est amorcée avec une période de relative liberté d’expression. Mais l’arrestation durant l’été 2001 de 10 opposants met un terme à ce bref « printemps de Damas ».
Le 14 février 2005, l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri est assassiné dans un attentat à Beyrouth. L’opposition antisyrienne accuse les pouvoirs libanais et syrien, et exige le retrait des troupes syriennes, installées au Liban depuis 1976. Damas nie toute implication, mais, sous la pression de la rue et de la communauté internationale, les derniers soldats syriens quittent le 26 avril le Liban après 29 ans de présence.
Le 16 octobre 2005, l’opposition, jusqu’alors divisée, lance la « Déclaration de Damas », un appel à un « changement démocratique et radical » et qui dénonce « un régime totalitaire et sectaire ». Les autorités de Damas vont multiplier les convocations, interdictions de voyage et de réunions. Fin 2007, elles lancent une campagne d’arrestations contre les opposants laïcs réclamant plus de démocratie.
Le 15 mars 2011, une révolte populaire débute en Syrie dans le sillage du Printemps arabe. Elle est brutalement réprimée par le régime. En avril, la contestation se radicalise et s’élargit. Le pouvoir se lance dans une guerre contre des rebelles qu’il assimile à des « terroristes manipulés » par l’étranger. En 2012, les armes lourdes, parmi lesquelles des avions bombardiers, entrent en action.
Le 15 novembre 2023, la justice française émet un mandat d’arrêt international à l’encontre de Bachar al-Assad, soupçonné de complicité de crimes contre l’humanité pour des attaques chimiques perpétrées en 2013 en Syrie.
Le lendemain, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, ordonne à la Syrie de mettre un terme à la torture et aux traitements cruels et dégradants.
Bachar al-Assad parvient aussi Ă Ă©craser toute rĂ©sistance par l’utilisation d’armes chimiques. Le 21 aoĂ»t 2013, 1 200 habitants de la Ghouta, l’un des quartiers Ă la pointe de la rĂ©bellion contre le rĂ©gime, en banlieue de Damas, succombent par suffocation après une attaque au gaz sarin.
Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2024, au terme de 11 jours d’une offensive éclair, les rebelles conduits par le groupe islamiste radical HTC revendiquent la prise de Damas. Le dirigeant a le temps de s’envoler in extremis pour une destination inconnue, après 24 ans au pouvoir.
Via
https://www.nouvelobs.com/monde/20241208.OBS97502/printemps-de-damas-repression-sanglante-mandat-d-arret-international-bachar-al-assad-24-ans-de-regne-a-la-tete-de-la-syrie.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1733650321
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