Des militants d’opposition et journalistes d’investigation ont vu leur portable infectĂ© par un logiciel inconnu, NoviSpy, alors qu’ils rencontraient les services de sĂ©curitĂ© serbes ou Ă©taient en dĂ©tention.
Le but : “Soumettre la sociĂ©tĂ© civile Ă un contrĂ´le et une rĂ©pression Ă©tatiques Ă©largis”. En Serbie, les autoritĂ©s ont recours Ă des logiciels espions pour infiltrer les tĂ©lĂ©phones et “cibler illĂ©galement des journalistes, des militants Ă©cologistes et d’autres individus dans le cadre d’une campagne de surveillance secrète”, affirme Amnesty International dans un rapport publiĂ© lundi 16 dĂ©cembre.
L’ONG assure que les services de renseignement (BIA) et la police de Serbie utilisent “un logiciel espion Android sur mesure” et auparavant inconnu : NoviSpy. Ce logiciel, qui permet d’après l’ONG de “rĂ©cupĂ©rer des donnĂ©es personnelles sensibles [et] d’allumer Ă distance le microphone ou la camĂ©ra du tĂ©lĂ©phone”, entre autres, a Ă©tĂ© utilisĂ© par les services de sĂ©curitĂ© serbes “pour infecter secrètement des appareils [pendant que leurs propriĂ©taires] sont dĂ©tenus ou interrogĂ©s par la police”.
Amnesty affirme avoir dĂ©couvert des preuves que ce logiciel a Ă©tĂ© utilisĂ© contre des journalistes et militants dans au moins trois cas. Le tĂ©lĂ©phone du journaliste d’investigation indĂ©pendant serbe Slaviša Milanov a ainsi Ă©tĂ© infectĂ© lors d’une garde Ă vue, “sous prĂ©texte d’un test pour dĂ©celer les cas de conduite sous l’influence de l’alcool”. A sa libĂ©ration, le journaliste, qui avait remis Ă l’accueil son tĂ©lĂ©phone Ă©teint et sans en fournir le code d’accès, “a remarquĂ© que son tĂ©lĂ©phone (…) semblait avoir Ă©tĂ© trafiquĂ©, et que ses donnĂ©es tĂ©lĂ©phoniques Ă©taient dĂ©sactivĂ©es”.
“Une rĂ©pression numĂ©rique pour faire taire la sociĂ©tĂ© civile.”
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