
Pékin, 6 février 2025 – Les autorités chinoises se préparent à lancer une enquête sur les pratiques commerciales d’Apple, notamment en ce qui concerne les frais imposés aux développeurs d’applications sur l’App Store. Selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg, cette initiative pourrait marquer une nouvelle étape dans les tensions économiques entre Pékin et Washington.
Des frais de l’App Store dans le viseur des régulateurs chinois
La question des commissions prélevées par Apple sur son magasin d’applications est au centre des préoccupations des autorités chinoises. Depuis plusieurs années, les développeurs du monde entier dénoncent les frais de 15 à 30 % imposés par la firme de Cupertino, les jugeant excessifs et anticoncurrentiels.
En Chine, où l’écosystème des applications mobiles est l’un des plus dynamiques au monde, ces commissions sont perçues comme un frein à l’innovation locale. Plusieurs entreprises technologiques chinoises auraient discrètement exprimé leur mécontentement auprès des autorités, ce qui aurait contribué à l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Un contexte de tensions sino-américaines
Cette potentielle enquête intervient alors que les relations économiques entre les États-Unis et la Chine restent tendues. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la rivalité technologique entre les deux puissances s’est intensifiée. Washington continue de restreindre l’accès de Pékin aux technologies de pointe, notamment dans le domaine des semi-conducteurs, tandis que la Chine cherche à réduire sa dépendance aux entreprises américaines.
Apple, qui réalise une part importante de son chiffre d’affaires en Chine, est particulièrement vulnérable à une offensive réglementaire de Pékin. En 2023, la marque à la pomme avait déjà dû faire face à des restrictions sur l’usage des iPhones par les employés du gouvernement chinois, une mesure perçue comme une réponse aux sanctions américaines contre Huawei.
Un impact potentiel sur le marché technologique
Si l’enquête chinoise venait à être officiellement lancée, elle pourrait contraindre Apple à modifier ses pratiques commerciales en Chine, voire à réduire les frais facturés aux développeurs locaux. Un tel précédent pourrait également encourager d’autres pays à renforcer leur surveillance des pratiques de l’App Store, à l’instar de l’Union européenne qui a récemment adopté le Digital Markets Act, une loi contraignant Apple à ouvrir davantage son écosystème.
Pour l’instant, ni Apple ni les autorités chinoises n’ont commenté ces informations. Mais dans un marché aussi stratégique que la Chine, la firme dirigée par Tim Cook devra sans doute redoubler d’efforts diplomatiques pour éviter une confrontation avec Pékin.
Par ChrissM