
New York, qui a accueilli 12,9 millions de voyageurs étrangers en 2024, subit l’effet des annulations des Canadiens, auprès de tour-opérateurs et une baisse des recherches sur internet (hôtels, spectacles).
Les entrées de voyageurs étrangers sur le sol américain devraient reculer en 2025 de 5,1% par rapport à l’année précédente, contre une hausse anticipée auparavant de 8,8%
Leurs dépenses devraient être inférieures de 10,9%. Depuis cette publication, «la situation a empiré (…) et le résultat sera probablement pire», relevait mardi Adam Sacks, président de Tourism Economics, y voyant les «conséquences de l’antipathie envers les États-Unis».
Ces dernières semaines, l’administration Trump a instauré des droits de douane contre Canada, Mexique et Chine et menacé l’Union européenne de lui en imposer. Parallèlement, des agences gouvernementales ont été fermées ou privées de financements (Parcs nationaux, USAID), des milliers de fonctionnaires licenciés, tandis que Donald Trump échafaudait des plans controversés pour les guerres en Ukraine et à Gaza.
«La polarisation engendrée par la politique et la rhétorique du gouvernement Trump (…) vont décourager les voyages aux États-Unis», estime Tourism Economics, évoquant également des «pressions» pour ne pas y organiser d’événements (conférences, sports, etc).
L’Institut du forum touristique mondial (WTFI) anticipe un «impact important» sur les arrivées internationales, s’attendant à une «refonte» du secteur. Il rappelle que, lors du premier mandat de Donald Trump, moins de Chinois étaient venus.
Environ 35% des habitants de 16 pays d’Europe et d’Asie interrogés par YouGov en décembre, étaient moins enclins à venir aux États-Unis sous Trump. 22% l’étaient davantage.
Les touristes d’Europe de l’Ouest – 37% des visiteurs en 2024 – sont les plus susceptibles de choisir d’autres destinations, avec les Canadiens et les Mexicains. L’U.S. Travel Association prévenait début février que des tarifs douaniers rebuteraient les Canadiens, premier contingent de touristes étrangers dans le pays (20,4 millions en 2024). D’après Statistics Canada, les retours frontaliers de Canadiens ont chuté de 23% en février sur un an, second recul mensuel consécutif.
À New York, qui a accueilli 12,9 millions de voyageurs étrangers en 2024, l’effet est déjà perceptible avec des annulations des Canadiens auprès de tour-opérateurs, une baisse des recherches sur internet (hôtels, spectacles), explique Julie Coker, présidente de NYC Tourism, qui a abaissé en février ses prévisions pour l’année.
United Airlines a constaté une «grosse chute» des voyages du Canada vers les États-Unis ainsi qu’une baisse de la demande en voyages intérieurs, comme plusieurs concurrents.
Pour Tourism Economics, le secteur touristique pourrait perdre environ 64 milliards en 2025 de revenus du fait de l’atrophie des voyages internationaux et domestiques.
Les professionnels craignent également les effets du resserrement de la politique migratoire sur les grands événements comme la Ryder Cup (2025), la Coupe du monde de football (2026) et les JO d’été à Los Angeles (2028).
Source
https://www.lefigaro.fr/international/les-touristes-se-desinteressent-de-plus-en-plus-des-etats-unis-de-trump-20250323?utm_content=photo&utm_term=Le_Figaro&utm_campaign=Nonli&utm_medium=Social&utm_source=Twitter