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L’étau se resserre autour du directeur de l’école élémentaire de Vosves, un hameau résidentiel de Dammarie-les-Lys, près de Melun. « Le 20 mars 2025, une information judiciaire a été ouverte pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans », a annoncé jeudi soir le procureur de Melun, Jean-Michel Bourlès.

L’affaire remonte à l’automne 2024. À la suite d’un signalement pour des gestes « inappropriés » avec des élèves et son placement en garde à vue, cet homme né en 1961 a été suspendu de ses fonctions le 4 novembre 2024, au lendemain des vacances de la Toussaint et ce durant quatre mois, confirme la direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN). Une mesure conservatoire prorogée pendant quatre mois supplémentaires car l’enquête menée par le service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ) a été prolongée.

Le procureur évoque deux plaintes de parents de deux enfants âgés d’environ 10 ans. Les « agissements inappropriés » se seraient déroulés « durant le temps scolaire » dans les locaux de l’école. Depuis la fin de sa garde à vue, l’enseignant âgé de 64 ans est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de retourner à l’école et de contacter les victimes. Rappelons que cet homme au casier judiciaire vierge est toujours présumé innocent et que l’enquête se poursuit.

« Cela nous surprend »

Dans cette école qui compte 68 élèves répartis en trois classes, ce directeur en place depuis 2016 avait en charge la classe des CM1-CM2. Il était très investi dans son école labellisée « Établissement en démarche de développement durable » (ou E3D) en 2019 pour ses initiatives écoresponsables, avec un potager, une table connectée de tri des déchets à la cantine, etc. Il avait aussi fait venir des chèvres et des poules dans l’enceinte de l’école.

Cette enquête qui génère des soupçons depuis novembre sidère certains collègues. « Franchement, cela nous surprend. Il était cité en modèle pour le développement durable, il avait toujours de beaux projets avec les enfants », réagit une ancienne directrice d’une autre école de Dammarie, aujourd’hui retraitée. « Une collègue qui part tous les ans avec lui en classe découverte me dit qu’elle n’a jamais rien vu. »

« En qui peut-on avoir confiance ? »

À la sortie de l’école ce jeudi, le malaise est palpable. La prudence aussi. Certains parents esquivent nos questions et préfèrent ne pas répondre. À titre individuel, une mère de plusieurs enfants se dit au contraire « choquée, si les faits sont avérés ». Elle s’alarme : « Et en plus, ce n’est pas un animateur mais c’est un directeur d’école ! En qui peut-on avoir confiance ? On laisse nos enfants toute la journée à un prédateur… » Et explique qu’elle a toujours dit à ses enfants de « ne jamais s’asseoir sur les genoux de quelqu’un en dehors de leurs parents et de leurs grands-parents ».

Mais l’an dernier, son fils qui était en CP lui a raconté qu’il « était entré sans frapper dans le bureau du directeur. Il a vu un garçon sur ses genoux. Il lui montrait des photos de vacances. Le directeur a alors donné à mon fils un bonbon en lui disant qu’il faudrait frapper avant d’entrer la prochaine fois… » Selon elle, son fils s’est ensuite « ravisé » et a dit que le garçon était « debout à côté du directeur ».

Comment démêler le vrai du faux ?

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