
Je me suis réveillé. Je pense que oui. J’ai vu les mensonges du système, sa manipulation et les fils cachés qui dirigent le monde. J’ai vu le théâtre dans lequel nous vivons. Nous avons vu une fausse démocratie, un lavage de cerveau déguisé en éducation et les médias façonnant notre perception de la réalité.
Je me sentais différent. Plus clair, plus libre, plus conscient.
Mais quelque chose n’allait toujours pas.
Si je me suis « réveillé », pourquoi portais-je encore la même anxiété, le même conflit intérieur, le même poids sur ma poitrine ? Alors pourquoi est-ce que je me sens toujours frustré, en colère et désespéré même si je comprends maintenant la vérité ?
Car si l’illumination reste au niveau intellectuel, ce n’est pas l’illumination. C’est juste une reconstruction d’un rêve.
Auparavant, le soi se posait comme un citoyen responsable, une personne avec une identité claire, avec des convictions politiques, morales et spirituelles. Il se déguise désormais en homme éveillé, en explorateur, en quelqu’un qui « en sait plus ». Mais les mêmes mécanismes sont toujours à l’œuvre, et nous sommes toujours prisonniers de la même cage. Maintenant, nous devenons plus sophistiqués.
Avoir des connaissances ne signifie pas que l’ego disparaît. Deviens plus fort.
Ce piège est très astucieux. Nous pensons être éveillés parce que nous avons détecté la manipulation extérieure. Mais nous agissons à partir de l’idée que nous sommes un « moi » en constante évolution, en constante amélioration et en développement. Nous ressentons encore de l’empathie pour des personnages qui sont censés être quelqu’un d’autre : des rebelles, des éclairés, ceux qui luttent contre le moule, ceux qui sont sur le chemin de la vérité.
Mais il n’y a personne pour se réveiller. Il n’y a pas de soi à libérer.
La véritable illumination n’est pas une accumulation de connaissances, ni une supériorité morale ou intellectuelle. Ce n’est pas un chemin où l’on « devient plus conscient » au fil du temps. L’idée qu’il y a quelqu’un qui doit se réveiller s’effondre.
L’ego peut se déguiser en spiritualité, en conscience et en sagesse. Mais il fonctionne toujours sur les mêmes mécanismes de peur et de besoin d’auto-perpétuation.
Si le réveil continue à provoquer des difficultés, des sentiments de supériorité, de frustration ou de désespoir, demandez-vous :
Tu t’es réveillé ou tu as juste changé de cellule de prison ?