
Coco.fr, c’est ce site, aujourd’hui fermé, qui a été utilisé par le mari de Gisèle Pélicot pour contacter des hommes qu’il invitait à violer sa femme, qu’il avait préalablement droguée à son insu. L’adolescente de 13 ans, victime d’un chauffeur routier de 45 ans, avait fait connaisssance de son agresseur par l’intermédiaire de “conversations sexuelles” dont elle aurait eu l’habitude.
“La situation n’était pas adaptée”
C’est le père de l’adolescente qui avait porté plainte le 19 mars 2024 après avoir trouvé le prévenu dans la chambre de sa fille : cette dernière portait un short et non plus le pantalon qu’elle portait quand il était parti déposer sa seconde fille à l’école. Il avait aussi repéré la présence suspecte d’une BMW devant chez lui quand il était sorti à 9h30.
Sa fille avait d’abord nié connaître le suspect quand elle avait été interrogée : elle avait dit qu’il s’était “engouffré” chez elle et l’avait “touchée au niveau du sexe” avant de la “pénétrer avec son pénis” mais sans “violences”, a-t-il été résumé lors de l’audience publique de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, ce jeudi 27 mars 2025.
Le prévenu avait reconnu les faits lors de sa première audition : les prélèvements ADN avaient confirmé les derniers dires de la collégienne. Il avait en fait eu des contacts avec la victime au cours du mois précédant la rencontre pour “préparer le rendez-vous” et avait “accepté de la rencontrer chez elle” à Arzal, alors qu’il n’ignorait pourtant pas son âge. Le chauffeur routier n’était toutefois allé “pas loin” car il avait “compris que la situation n’était pas adaptée”.
Devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, l’avocat général avait toutefois souligné que le mis en examen, avait en premier lieu adopté une posture de “victime” en disant à sa sœur avoir “fait preuve de naïveté” et être “tombé dans le piège”. Devant un psychiatre, il s’est également dit “victime d’un comportement séducteur”. Mais c’est aux “hommes majeurs” qu’il revient de “mettre le holà” à ce type de comportements, a rappelé le magistrat.
67 “conversations sexuelles” sur coco.fr
Reste que la victime est une adolescente d’une “très grande fragilité”, a rappelé l’avocate de la défense : elle a déjà eu des “relations épistolaires sexuelles” avec un autre homme de 35 ans. Pas moins de “soixante-sept conversations sexuelles” sur le site de rencontres coco.fr auraient ainsi été retrouvées par sa mère.
De son côté, le prévenu estime avoir fait aujourd’hui un “important travail sur lui-même”, en passant une “vingtaine d’heures” avec un psychologue. Il avait aussi “certifié” aux juges qu’il n’y aura “aucune récidive” car tout cela ne l’a “jamais intéressé”. Ecroué depuis le 21 mars 2024, il a par ailleurs un “comportement exemplaire” en détention, a souligné son avocate.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a toutefois confirmé la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) de le maintenir en prison. L’intéressé avait sollicité pour sa part une remise en liberté sous bracelet électronique à Arzal.