0 4 minutes 7 jours

Kinshasa, RD Congo – Le paysage financier africain est en pleine métamorphose. Selon un rapport récent de Genesis Analytics, le secteur des paiements numériques sur le continent devrait atteindre 1 500 milliards de dollars d’ici 2030, soutenu par une explosion de la connectivité internet et une inclusion financière accélérée. Une révolution qui redéfinit les échanges économiques, des mégapoles aux zones rurales.


Un décollage porté par le numérique et l’inclusion

La transformation digitale de l’Afrique s’appuie sur deux piliers majeurs : une pénétration d’Internet en hausse de 20 % par an et un taux d’inclusion financière progressant de 6 % annuellement. Ces dynamiques, combinées à l’émergence de solutions mobile money, transforment les habitudes de consommation et les transferts de fonds.

« Par rapport aux années antérieures, le progrès est net. Internet s’étend, les utilisateurs et applications augmentent. Cette croissance pourrait être exponentielle, surtout si les milieux ruraux sont atteints », explique AL Kitengue, économiste congolais.


Le mobile money, fer de lance d’une révolution financière

Alors que le cash domine encore près de 60 % des transactions dans de nombreux pays, le rapport souligne un basculement progressif vers le numérique. Les solutions sans contact et les portefeuilles électroniques gagnent du terrain, notamment grâce à des acteurs comme M-Pesa (Afrique de l’Est) ou Orange Money (Afrique francophone).

« Le secteur du mobile money est désormais plus puissant que la banque classique. C’est le nouveau paradigme de l’inclusion en Afrique », insiste AL Kitengue. Preuve de cette montée en puissance : les transferts de fonds intra-africains ont frôlé les 100 milliards de dollars en 2023, soit 6 % du PIB continental.


Les zones rurales, prochain front de conquête

Si les centres urbains sont les premiers bénéficiaires de cette vague digitale, les régions rurales commencent à être touchées. Des plateformes locales, comme Tingg (Nigeria) ou Wave (Afrique de l’Ouest), y étendent l’accès à des services financiers jusque-là inexistants.

« L’enjeu est de désenclaver ces territoires. Quand un agriculteur peut payer ses intrants via son téléphone ou sécuriser son épargne, toute l’économie locale en profite », commente un analyste de Genesis Analytics.


Défis et perspectives

Malgré l’optimisme, des obstacles persistent : fractures numériques, régulations hétérogènes et risques de cybersécurité. Pour atteindre le seuil des 1 500 milliards de dollars, les gouvernements et entreprises devront investir dans les infrastructures et l’éducation financière.

Une chose est sûre : l’Afrique écrit actuellement une nouvelle page de son histoire économique, où le numérique sert de levier à un développement plus équitable.

ChrissM pour PRODPRESS –


Étiquettes : Afrique, Fintech, Inclusion financière, Digitalisation, Économie, Mobile Money

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *