La 11e chambre du tribunal de Paris a rendu ce jeudi matin son jugement dans l’affaire des comptes frauduleux de la campagne de l’ancien candidat en 2012.
Un peu plus de trois mois après son interrogatoire, place au jugement. La 11e chambre du tribunal judiciaire de Paris a reconnu coupable ce jeudi matin l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy de financement illégal de campagne, dans le cadre de l’affaire dite Bygmalion, celle des comptes frauduleux de la campagne conduite par le chef de l’État sortant en 2012.
Nicolas Sarkozy avait choisi – c’était son droit -, de ne pas se présenter à son procès en juin dernier. Tout juste s’était-il rendu à son interrogatoire, obligatoire, le 15 juin dernier. Poursuivi pour « financement illégal de campagne électorale », il encourrait une peine d’un an de prison ferme et de 3750 euros d’amende.
Le parquet avait alors fait preuve de fermeté, dénonçant l’attitude désinvolte de Nicolas Sarkozy, qui avait demandé « un meeting par jour », des « shows à l’américaine » et a laissé filer les dépenses sans s’en préoccuper. Le dépassement des frais de campagne est estimé à plus de 16,2 millions d’euros, par l’intermédiaire d’un montage illégal bâti entre l’UMP et la société Bygmalion, chargée d’organiser les meetings des candidats.
« Elle est où la campagne en or massif ? »
Contrairement à ses 13 coprévenus, l’ancien président de la République n’était pas directement mis en cause dans l’exécution de ce système frauduleux, dont il jure n’en avoir jamais été informé. Lors du procès, la procureure Vanessa Perrée avait déploré ne pas pouvoir identifier la personne ayant ordonné la mise en œuvre de ce système de double facturation, faute d’éléments probants. « Elle est où la campagne qui s’emballe ? Elle est où la campagne en or massif ? », lançait-il devant les juges, avant d’accuser les fondateurs de la société Bygmalion de s’être « goinfrés » sur le dos de sa campagne.
Sa défense, elle, avait plaidé la relaxe. « Il n’a signé aucun devis, il n’a signé aucune facture, il a accepté toutes les restrictions qu’on lui a demandées. Il est loin d’être un candidat hystérique, insatiable », soulignait son avocate Me Gesche Le Fur.
En mars dernier, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ancien président de la République à être condamné à une peine de prison ferme. Il avait écopé d’une peine de trois ans de prison dont un ferme pour corruption et trafic d’influence, dans l’affaire dite « des écoutes ».