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Jean-Yves Le Drian a annoncé vendredi un « rappel immédiat pour consultation » de ses représentants diplomatiques à Washington et Canberra. Une décision exceptionnelle faite à la demande d’Emmanuel Macron.

Tout juste 48 heures après l’annulation brutale par l’Australie de l’achat de douze sous-marins français à Naval Group pour un montant d’environ 34 milliards d’euros, conclu en 2016, la France a décidé de rapatrier ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie. Le porte-parole de la diplomatie américaine a réagi en disant « comprendre la position » de la France. « Nous avons été en contact étroit avec nos alliés français », et « nous espérons pouvoir continuer notre discussion sur ce sujet à haut niveau dans les prochains jours, y compris à l’Assemblée générale de l’ONU.

Vendredi soir, Jean-Yves Le Drian a donc haussé le ton. « A la demande du président de la République, j’ai décidé du rappel immédiat à Paris pour consultations de nos deux ambassadeurs aux États-Unis et en Australie. Cette décision exceptionnelle est justifiée par la gravité exceptionnelle des annonces effectuées le 15 septembre par l’Australie et les États-Unis », a annoncé le chef de la diplomatie française dans un communiqué du Quai d’Orsay.

Cette décision fortement symbolique s’ajoute à l’annulation d’un gala prévu, ce vendredi soir, à l’ambassade de France à Washington où devait être célébré l’anniversaire d’une… Bataille navale décisive. Avec le retour, provisoire, des ambassadeurs, la colère de Paris ne semble pas redescendre. Dès jeudi matin, Jean-Yves Le Drian dénonçait « un coup dans le dos. Notre relation de confiance (NDLR, avec l’Australie) est trahie (…) Ça ne se fait pas entre alliés ».

Nous avons des contrats, il va falloir que les Australiens nous disent comment ils en sortent ». Tandis que les avocats des deux parties épluchent déjà les milliers de pages ayant conclu l’accord, certains proches du dossier évoquent déjà 250 millions d’euros d’indemnités potentielles. Très loin des dizaines de milliards attendus en règlement des 12 sous-marins, mais surtout insuffisant pour redorer l’image de l’industrie française à l’international.

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